Selon le dernier rapport (2020) de l’Observatoire de la démographie de l’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes :
- Plus de 85% des masseurs-kinésithérapeutes exercent leur profession en tant que libéral,
- Pour leur installation, ils privilégient les grandes villes et le sud de la France.
Quelles sont les problématiques rencontrées par les jeunes masseurs-kinésithérapeutes à la pratique de leur activité en milieu urbain ?
- Les 6 freins principaux à l’installation d’un cabinet en milieu urbain
- Quelles conséquences pour les jeunes masseurs-kinésithérapeutes ?
Les 6 freins principaux à l’installation d’un cabinet en milieu urbain
Frein #1 - Le prix des loyers
C’est le vrai point noir d’une installation dans une grande ville comme Paris, Lyon ou Bordeaux. Le prix des loyers augmente un peu plus chaque année, obligeant les jeunes masseurs-kinésithérapeutes à innover pour trouver un local. Dans la capitale, il est fréquent que 2 professionnels partagent un cabinet de moins de 40 m2.
Frein #2 - Le manque d’espace
Conséquence directe des loyers élevés, un masseur-kinésithérapeute installant son cabinet dans une pièce de 15m2 ne peut pas acquérir tout le matériel qu’il souhaite. Il devra faire des choix.
Frein #3 - L’absence de locaux disponibles
Le marché immobilier est tendu et ne laisse pas le temps pour une étude de marché poussée. Les masseurs-kinésithérapeutes doivent se décider rapidement et prioriser les besoins en termes d’accessibilité, de lieux d’implantation, de mètres carrés…
Frein #4 - L’achat impossible
Louer son local c’est prendre le risque que le bail ne soit pas renouvelé et perdre sa patientèle durement construite. Mais y a-t-il une autre solution ? Pas vraiment ! Le prix des m2 s’envolent dans les grandes villes et très peu de jeunes masseurs-kinésithérapeutes ont un apport financier assez conséquent pour acheter dans les premières années.
Frein #5 - La forte concurrence
La demande d’installation des masseurs-kinésithérapeutes est nettement plus forte dans les grands centres urbains. Avant de se lancer, il ne faut pas négliger de vérifier le nombre de masseurs-kinésithérapeutes installés sur votre secteur et les besoins de votre future patientèle.
Et attention aux zones sur-dotées :
Depuis 2018, les ARS tentent d’atténuer l'hétérogénéité de la densité des masseurs-kinésithérapeutes sur le territoire français en plafonnant le nombre de professionnels installés dans des zones dites sur-dotées.
Frein #6 - L’investissement financier initial
Le coût d’installation pour un jeune masseur-kinésithérapeute peut rapidement atteindre les
10 000€ entre la rénovation d’un local, l’achat de matériel ou encore la publicité. Il est donc important de choisir un cabinet avec peu de charges initiales.
Quelles conséquences pour les jeunes masseurs-kinésithérapeutes ?
Dans les grands centres urbains, il faut souvent choisir entre s’installer seul dans un tout petit cabinet ou s’associer. Pourtant ce n’est pas une décision à prendre à la légère :
S’associer permet d’exercer dans un cabinet plus spacieux et d’investir davantage dans du matériel. En revanche, il est essentiel de s’assurer de partager les mêmes attentes et les objectifs que ses collaborateurs. L’association peut être source de conflit et de désenchantement.
S’installer dans un grand bassin d’activité oblige le masseur-kinésithérapeute à une étude de marché poussée et à s’adapter davantage aux besoins de sa potentielle patientèle au risque d’avoir des difficultés à remplir son carnet de rendez-vous.
La densité des masseurs-kinésithérapeutes est très hétérogène en France et de (trop) nombreux professionnels cherchent à s’installer en libéral en milieu urbain malgré la forte concurrence et la difficulté à trouver le local idéal.