L' obésité est reconnue par l’OMS comme maladie chronique depuis 1997.

Elle se définit comme un excès de masse grasse qui entraine des conséquences néfastes pour la santé :

  • Cancers (sein, pancréas),
  • Diabète de type 2, pathologies cardiovasculaires (insuffisance cardiaque),
  • Pathologies pulmonaires (insuffisances respiratoire, problème d’apnée du sommeil),
  • Pathologies articulaires (arthrose),
  • Stérilité.

C’est une maladie évolutive et multifactorielle.

L’obésité doit être traitée en amont par de la prévention pour éviter les conséquences sur la santé. Une fois obèse, on parle de prévention secondaire incluant une prise en charge nutritionnelle, diététique et physique et possiblement chirurgicale pour certaines personnes.

Quelques faits et chiffres :

  • 320 000 décès liés à l’obésité chaque année.
  • 2ème cause de mort évitable après le tabagisme.
  • Diminution de 7 ans de l’espérance de vie en moyenne pour les hommes et femmes.
  • Diminution de 13 années de l’espérance de vie d’un homme atteint d’obésité morbide à 20 ans par rapport à un homme de poids normal.
  • 17% d’adultes en état d’obésité en France.
  • 1 enfant sur 6 souffre d’obésité en France.
  • En Europe, c’est la Grèce et l’Angleterre qui sont les deux pays les plus touchés.
  • L’obésité commence avec un Indice de Masse Corporelle (IMC) de 30 :

IMC = poids (kg)/taille (m) x taille (m)

 

La Ligue contre l’obésité (LCO), créée en 2014, fait de la lutte contre l’obésité un enjeu majeur de son engagement humanitaire. La LCO revendique une fibre militante en faveur de la reconnaissance de l’obésité comme une maladie à part entière par les décideurs publics, elle fédère des professionnels de santé, des associations de patients, des bénévoles, des entreprises partageant les mêmes valeurs pour créer un réseau efficient pour les personnes en surpoids ou souffrant d’obésité sur le territoire national et européen. La LCO, c’est aussi des compétences de terrain et la pratique du partenariat soignants/soignés.

 Pourquoi la chirurgie pour traiter l’obésité massive ? 

Il n’y a aucune solution médicale pour les patients avec un indice de masse corporelle supérieur à 40kg/m2 et pas d’armes thérapeutiques médicales efficaces sur le long terme.
Il faut éviter « l’effet yoyo » : perte de poids et reprise de poids très rapide. La chirurgie se présente comme le seul traitement permettant une perte de poids stable dans le temps. Après la chirurgie, le mode de vie des obèses est amélioré dès la première année après l’opération.

Il faut aussi garder en tête que la chirurgie bariatrique est une chirurgie curative et non pas esthétique. Elle conduit à l’amélioration du diabète, de l’hypertension, de l’apnée du sommeil et du cholestérol.

Après la chirurgie bariatrique, une chirurgie réparatrice peut être envisagée dès lors que la perte de poids atteint 50 kilos, lorsque des changements de l’aspect de la peau apparaissent. Cette chirurgie est compliquée car elle entraine de nombreuses cicatrices. Les patients doivent être informés.

 Recommandation de l’autorité de la Haute Autorité de Santé : 

La chirurgie de l’obésité, ou chirurgie bariatrique, s’adresse aux personnes adultes :

  • qui souffrent d’une obésité massive (IMC ≥ 40 kg/m²) ou sévère (IMC ≥ 35 kg/m²) quand elle est associée à au moins une complication pouvant être améliorée grâce à la chirurgie (diabète, hypertension artérielle, syndrome d’apnées du sommeil, troubles articulaires…) ;
  • qui ont déjà tenté, sans succès, de perdre du poids grâce à une prise en charge médicale spécialisée de plusieurs mois (avec suivi diététique, activité physique et prise en charge psychologique) ;
  • qui ne présentent pas de contre-indications à la chirurgie (ex. : dépendance à l’alcool) et à l’anesthésie générale.

À savoir :

  • Il est préférable de perdre du poids sur la durée, 500 grammes par mois. Plutôt que de perdre du poids trop rapidement.
  • Le plus difficile est de changer le mode de vie. C’est la raison pour laquelle les meilleurs résultats se trouve chez les jeunes.

Si le patient se place dans une obésité sévère il faut avoir une certaine pathologie grave pour pouvoir bénéficier de la chirurgie. Si le patient à un IMC supérieur à 40, la complication liée à l’obésité n’est pas obligatoire pour pouvoir bénéficier de la chirurgie.

On ne peut pas faire de la chirurgie en première intention. Cela signifie que l’on peut réaliser une opération que lorsque l’on est en échec suite à une première approche médicale. Il faut informer les patients et leurs familles des risques de cette chirurgie et éviter au maximum d’opérer des jeunes patients.

Les différentes étapes d’une chirurgie de l’obésité

Période pré-opératoire : 6 à 12 mois

Une multitude d’acteurs médicaux et paramédicaux vont donner un avis qui va déboucher sur :

  • un feu vert = opération
  • un feu orange = opération à décaler
  • un feu rouge = contre-indication psychiatrique.

Période post-opératoire :

  • temps d’hospitalisation moyen de 2 jours.
  • suivi pluridisciplinaire
  • contrôle endoscopique
  • contrôles biologiques réguliers pour dépister les carences.
  • contrôles psychologiques (pas obligatoire).

Reprise de l’activité physique :

  • rôle important des kinésithérapeutes ;
  • utilisation de la balnéothérapie ;
  • HUBER 360® EVOLUTION (LPG Systems) ;
  • Waff (https://www.waffstudio.fr/)
  • etc. …

 

 Les techniques consensuelles de chirurgie bariatrique : 

Technique des anneaux

C’est la technique la plus connue et pourtant la moins utilisée en 2020. Les patients ont mal compris comment l’anneau fonctionnait. Certes ils perdaient du poids, mais ils vomissaient tous les jours. De plus, des problèmes de glissement de l’anneau pouvait arriver après l’opération.

La Sleeve ou Gastrectomie longitudinale

C’est la technique la plus réalisée en France à l’heure actuelle. Elle consiste à enlever les 2/3 de l’estomac pour réduire la capacité gastrique. La majorité des obèses ne vont pas être frustrés comme pour un régime, car ici la sensation de faim n’existe pas.

Tout de même des complications peuvent subvenir comme des fistules gastriques, des sténoses ou des problèmes d’hémorragie sur l’agrafage. Sur le long terme il peut y avoir des reflux gastriques.

  • 35 000 opérations en 2018
  • Perte de 50 à 70% de poids à long terme.
  • Effet métabolique : certains patients ont été en rémission totale de leur diabète de type 2
  • Effet majeur sur les articulations.

La technique du court-circuit gastro-intestinal

Cette technique apporte des effets métaboliques majeurs. La perte de poids est significative mais des carences apparaissent d’où la nécessité de prendre des compléments alimentaires (Fer, vitamines). Les principales complications sont les hernies internes.

 Rôle du kinésithérapeute 

Les patients doivent être préparés au mieux pour être le plus efficaces après l’opération. Avant toute chose, le kinésithérapeute doit identifier la démarche opératoire, les antécédents sportifs, les freins sociaux, les peurs et les croyances du patient. Il doit cibler ses besoins (activité physique, socialisation…) et son type d’activité (renforcement musculaire, cardio, fat burning…) pour pouvoir déterminer l’intensité des exercices.

Le patient obèse est très amnésique, il a besoin de données chiffrées qui lui rappellent les progrès qu’il a fait. C’est donc très important d’avoir un suivi personnalisé avec un outil capable de mesurer et de montrer la progression.

Dans ce contexte, le dispositif médical HUBER 360® EVOLUTION (LPG Systems) permet, en plus de l’aspect fonctionnel, un suivi intégré en permettant de faire un lien entre un transfert, une marche, des rotations et des amplitudes que le patient n’aurait jamais osé aller chercher.

Schéma des complications : www.centre-obesite-bourgogne.fr

Le patient aura ainsi une activité physique adaptée (travail de force et de posture, sollicitation cardiorespiratoire) dont l’intensité peut être mesurée avec des données afin de favoriser sa motivation, son autonomie et son éducation thérapeutique.

La socialisation doit être progressive (travail seul, en groupe d’obèses ou en groupe de sportifs). L’aspect social est primordial : les patients font du sport ensemble, en intérieur et en extérieur.

 Conclusion 

L’obésité est un point majeur de santé publique et socio-économique. La chirurgie bariatrique peut permettre d’obtenir des pertes pondérales. Même si ce n’est pas un traitement miracle, elle représente à l’heure actuelle la seule solution thérapeutique pour traiter ou prévenir les comorbidités liées à l’obésité morbide, améliorer la qualité et la durée de vie des patients. La collaboration pluridisciplinaire est le facteur principal pour proposer aux patients des techniques efficaces et peu morbides. Les kinésithérapeutes ont un rôle important tant sur le plan de la prévention primaire et secondaire que sur la rééducation à l’effort après la chirurgie bariatrique.

 


Sources :

Site de la ligue contre l’obésité LCO : https://liguecontrelobesite.org/

https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2009-09/brochure_obesite_patient_220909.pdf

 

 

replay du live "le patient acteur de sa rééducation"
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