Décrire la journée typique d’un masseur-kinésithérapeute est un exercice ardu tant les patients et les protocoles de soins sont variés. Restent quelques grands points communs, qui font réfléchir sur les difficultés de la profession, une des grandes oubliées de la pandémie de la Covid-19. Julien, masseur-kinésithérapeute à Nancy, a accepté de répondre à nos questions pour nous livrer son quotidien. Journée qui fait écho à celle de bien des praticiens sur le territoire.

  1. La journée type d'un masseur-kinésithérapeute

  2. Ne pas travailler seul

  3. De fortes charges de travail et émotionnelles

 

 

Une journée type 

« Ma journée typique démarre de bonne heure avec des visites à domicile. Pour ces visites, il s’agit principalement de personnes âgées et nous ne pouvons travailler qu’avec le matériel que nous emportons ou ce qui existe chez nos patients. » Il est donc assez courant que les masseurs-kinésithérapeutes s’épuisent ou souffrent eux-mêmes du dos à la longue. D’ailleurs, beaucoup d’entre eux ne font plus de domicile, car c’est un acte mal rémunéré (16,13 euros hors charge). C’est une des premières facettes du métier qui peut créer une première fatigue morale.

 

« Quand arrive l’heure de la pause méridienne, notamment quand on exerce dans une zone dortoir comme moi, il n’est pas rare d’avoir des temps de repas écourtés. » Les demandes de rendez-vous le midi ou le soir sont très nombreuses pour les masseurs-kinésithérapeutes. Une journée type pour Julien commence à 8 heures et se termine à 20 heures 30, tous les jours. 

 

Cette profession implique de grosses plages horaires et peu de temps pour soi, c’est indéniable. Avec la pandémie, la fatigue morale et physique a été beaucoup plus difficile à vivre. Les obligations de limiter le nombre de patients dans les cabinets obligent à travailler plus, tout en traitant beaucoup moins de patients, et sans forcément s’y retrouver financièrement avec les tarifs réglementés par la Sécurité Sociale, comme l’évoque Julien. 

 

 

Ne pas être seul, lorsque c’est possible 

La gestion du cabinet est très dépendante de l’exercice qui est choisi. Si vous êtes seul ou en groupe, le vécu est très différent. « Je travaille en groupe et j’ai une secrétaire ; de plus le cabinet est bien impliqué localement. Nous sommes donc soutenus par les autres professionnels de santé qui nous entourent. » Ce mode d’exercice peut éviter de se sentir trop seul et peut permettre de trouver du soutien dans la prise en charge des patients. C’est également un atout pour gérer les contraintes inhérentes au cabinet de façon alternée. 

Ce qui est essentiel, comme en témoigne Julien, est de pouvoir travailler avec les professionnels de santé de la région. 

 

 

La charge de travail et émotionnelle de l’ensemble des soignants

Celles des masseurs-kinésithérapeutes ont été et restent très importantes, alors que l’épidémie de Covid-19 n’est pas encore derrière nous. Trouver des solutions pour optimiser et partager les diagnostics, protocoles de soins et gestion quotidienne des cabinets est essentiel. L’enjeu, comme le dit Julien, est de « faire gagner du temps, optimiser les agendas et fluidifier la relation patient ». Le défi est à relever ! 

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