Dr Thibault PORTELLA, Neurochirurgien au CHU de Dijon et Florent ATTAL, Masseur Kinésithérapeute à Senlis (60).

D’après le LIVE organisé par LPG Systems le 14 avril 2022 et animé par Christian GAGNIERE, Directeur Médical et Scientifique.

La vision de la rééducation pour un chirurgien est relativement vague car cette rééducation englobe des techniques spécifiques de kinésithérapie (MacKenzie, techniques d’étirement, de renforcement, électrodes, …).

La littérature scientifique est pauvre avec peu d’études de haut niveau, il n’y a aucun consensus réel mais uniquement des avis d’experts. Chaque kinésithérapeute a ses spécificités (généralistes ou spécialisés) et ses croyances sur la rééducation. Il est donc difficile pour un chirurgien d'orienter un patient sur une rééducation sans savoir ce qui va se passer derrière.

Pour le kinésithérapeute, les chirurgiens sont un peu intouchables par le fait qu’ils sont au bloc en permanence, ce qui rend les échanges difficiles pour savoir ce que fait l’autre. Une étude anglaise de 2006 montre que 50% des chirurgiens adressent leurs patients chez les kinésithérapeutes, 35% donnent des exercices à faire à la maison.
Globalement la rééducation n’avait donc pas une grande efficacité dans l’esprit des chirurgiens. 

Pourtant, une bonne chirurgie couplée à une vraie prise en charge rééducative pré- et post-opératoire, conduit à une meilleure adhésion du patient, à de meilleurs résultats cliniques et de meilleurs espoirs de bonne résolution.

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Le chirurgien prend en charge une arthrodèse ou une hernie et le kiné va prendre en charge le pré et post opératoire. Ce n’est pas parce qu’on a enlevé une hernie ou que l’on a posé une arthrodèse que le patient est guéri.
Ce partenariat permet au chirurgien de stabiliser le patient sur un segment douloureux et au kinésithérapeute de travailler en amont et en aval tout l’environnement du patient, y compris l’aspect psychologique
(il est reconnu que les troubles musculosquelettiques engendrent des dépressions et un état dépressif conduit à plus de douleur, un cercle vicieux s’installe).

Certains patients ne nécessitent pas uniquement un geste chirurgical. Le lien entre les kinésithérapeutes et les praticiens est primordial et il y a un vrai travail à faire pour que les 2 professions se rapprochent pour mieux se connaitre et se comprendre.
Le patient doit aussi voir que son kinésithérapeute et son chirurgien travaillent ensemble avec le même point de vue. L’acte chirurgical est normalisé. Avec la réforme, les écoles de kiné tendent aussi vers cette normalisation.

La relation patient-kiné, créée pendant la rééducation, va permettre de mieux comprendre l’état d’esprit du patient et son évolution et d’aider à la décision d’une éventuelle opération. Une bonne relation chirurgien-kiné, une continuité dans le soin et un discours unique rassurent aussi le patient !

De plus en plus de chirurgiens prescrivent de la kinésithérapie en pré-opératoire. Celle-ci évite d’opérer certains patients (hernie, discopathie), prépare le patient à la chirurgie, aide les apprentissages en post-opératoire immédiat tout en évitant de perdre du temps.

Enfin, la kinésithérapie en pré-opératoire permet au patient de se familiariser avec les techniques de rééducation et de ce fait sa courbe d’apprentissage sera plus courte lors de la rééducation post-opératoire. L’indication première que les chirurgiens envoient aux kiné en pré-opératoire est la hernie discale. Certains patients ne font pas de rééducation avant la chirurgie car ils n’ont pas de kiné disponible.

La communication chirurgien-kiné doit se simplifier, il y a des chirurgiens qui ont d’excellents rapports avec les kinés et cela fait en partie la réputation du chirurgien (capacité à discuter et à rester ouvert avec les confrères et les autres praticiens, capacité à discuter avec le patient avant de décider de se lancer dans une chirurgie). Avoir une bonne communication avec ses kinés permet malgré tout d’éviter certaines erreurs, d’éviter d’opérer des patients qui n’en ont pas besoin.

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Pour favoriser la communication entre les kinés et les chirurgiens, un passeport rachis a été développé, une sorte de carnet de liaison qui permet au chirurgien d’adresser un patient à un kiné avec les détails de ses problèmes et en retour pour le chirurgien, d’avoir les résultats bilan de la rééducation, ce qui orientera ou pas vers une chirurgie. De plus, cela permet au patient de s’impliquer dans sa pathologie et de créer un lien entre tous les praticiens qui vont le prendre en charge.

Le patient devient acteur de sa rééducation et de sa chirurgie, il est en confiance.

Ce document permet à chacun de savoir ce que fait l’autre et de suivre précisément l’évolution de cette prise en charge globale. Il existe plusieurs passeports rachis en fonction de la pathologie

  • discopathie lombaire,
  • arthrodèse antérieure,
  • canal lombaire étroit,
  • ...

Ils sont inspirés des fiches d’information de la Société Française de Chirurgie du Rachis (définition de la pathologie) et complétés avec d’autres informations sur l’évolution clinique spontanée, les examens complémentaires, la prise en charge possible, la chirurgie, les suites post-opératoires, les résultats opératoires, les fondamentaux de la rééducation du rachis (en pré et post opératoire) et le calendrier indicatif de la reprise d’activité.

HUBER 360® peut être intégré dans la rééducation en pré-opératoire pour permettre au patient d’appréhender progressivement et en douceur, la mobilisation passive.

Une fois que le patient est habitué à cette mobilisation, il ne craindra pas d’utiliser la machine après l’opération. La chirurgie du rachis est la chirurgie qui va impacter le plus le patient émotionnellement. Cette crainte est un petit peu mystique « la colonne, c’est les nerfs, la moelle épinière… » Les patients ne doivent pas rester immobiles et ont besoin d’être rassurés. La rééducation comprend aussi tout le travail d’étirement, le travail aérobie, le travail de la marche, le travail postural ainsi que le travail tissulaire.
Ce dernier peut être fait avec le Cellu M6® pour restaurer les espaces de glissement avant d’adresser le patient chez le chirurgien. En post-opératoire, l’auto rééducation est préconisée avec des exercices à faire à domicile.

HUBER® et CELLU M6® sont des outils de cette rééducation. Le rachis est la fonction de la mobilité par excellence impliqué dans tout déplacement et toute activité fonctionnelle.

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En conclusion, le point fort à retenir sur le pré-opératoire, c’est que cette rééducation est une vraie préparation à tout ce qui va suivre pour amener un résultat vraiment satisfaisant avec une vraie adhésion du patient. Un lien va se créer entre le kiné et le patient et la prise en charge post-opératoire va être faite dans de bonnes conditions.

  • En faisant un parallèle avec le sport de haut niveau, la rééducation pré-opératoire peut être vue comme un entrainement à la compétition.
  • Le chirurgien va donner ensuite l’équipement high tech dernier cri, et enfin la performance est faite par la rééducation.
  • Le passeport quant à lui est un début de communication entre chirurgien et kiné, pour un travail conjoint dans l’intérêt du patient. 
Une aide à la prise en charge globale validée par tous les intervenants. Un vrai travail d’équipe !

 

 

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