La prévalence des pathologies chroniques a augmenté de 14,6 % en 2008 à 17,8 % en 2021 selon la Drees (Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques). Un chiffre qui encourage les praticiens à tout mettre en œuvre pour lutter contre l’aggravation de ces maladies, et à diminuer les douleurs associées, notamment à travers l’inclusion du patient dans son parcours de soins.
Pour les masseurs-kinésithérapeutes, la responsabilisation et l’autonomisation sont primordiales : en plus d’aider à mieux gérer la maladie au quotidien, c’est un moyen de soulager plus efficacement le patient.
Loup Juan de Mendoza, masseur-kinésithérapeute, nous explique l’importance de l’éducation thérapeutique et de l’approche holistique.
Pourquoi l’autonomie est-elle importante dans le processus d’amélioration des maladies chroniques ?
Dans les maladies neurologiques chroniques qui affectent le système nerveux central, par exemple la sclérose en plaques ou l’AVC, comme dans les maladies respiratoires chroniques, le retentissement est très important au quotidien.
Tant au niveau de la vie personnelle que professionnelle, le patient est confronté à des incertitudes, des peurs, des angoisses. Pour mieux gérer son traitement, et mieux vivre sa maladie, il est important qu’il puisse comprendre ce qui lui arrive :
« Il est important d’associer le patient dans son parcours de soins, pour qu’il puisse mieux se projeter et mieux gérer ses traitements. Cela peut parfois représenter un défi pour le corps, comme pour l’esprit, lorsque la maladie s’apparente à une perte de contrôle », complète Loup Juan de Mendoza, masseur-kinésithérapeute.
Pourquoi l’éducation thérapeutique est-elle centrale dans la prise en charge d’un patient ?
L’éducation thérapeutique du patient (ETP) a pour objectif de permettre au patient de mieux vivre avec sa maladie chronique. Il s’agit d’un processus continu qui fait partie de la prise en charge du patient par les professionnels de santé, dans une approche personnalisée d’autodétermination du patient et de son rôle en tant qu’acteur de sa santé :
« En tant que kinésithérapeute, l’éducation thérapeutique est le premier élément à mettre en avant pour que le patient prenne conscience de son pouvoir de décision et d’action sur la santé. D’ailleurs, que la rééducation soit passive (action d’étirement et de mobilisation sur le patient) ou active (renforcement musculaire, étirements à faire soi-même…), l’éducation thérapeutique reste pertinente pour retrouver la meilleure autonomie au quotidien. »
Comment intégrer une démarche holistique pour la gestion du stress et de la douleur ?
La vulnérabilité et une perception aliénante de la maladie sont fréquentes chez les personnes qui souffrent de maladie chronique. Celles-ci peuvent être angoissées, stressées, et appréhender les traitements. « Nous avons un rôle à jouer en termes de psychologie, non seulement en expliquant au patient sa maladie, mais aussi dans notre façon d’être un soutien et une ressource. », précise Loup Juan de Mendoza. Cet accompagnement global par le masseur-kinésithérapeute permet au patient d’atteindre une forme de positivité qui facilite son implication dans la prise en charge. À la clé, ce sont de meilleurs résultats et un mieux-être retrouvé.
Inclure le patient dans son parcours de soins, réaliser des exercices sur la respiration et la détente musculaire qui facilitent la libération d’endorphine et aident à calmer le stress… Autant d’éléments qui peuvent accompagner le patient chronique à mieux recevoir son traitement et à devenir acteur de sa guérison.
