Suite au traitement chirurgical et médical du cancer du sein, les patientes peuvent bénéficier d’une reconstruction mammaire. S’il est avéré qu’à l’issue des semaines de rééducation, la réduction des douleurs et des gênes fonctionnelles liées à la chirurgie et aux traitements est manifeste – il est essentiel d’envisager cette rééducation de façon précoce. Une collaboration entre le masseur-kinésithérapeute, partenaire du chirurgien, en pré et post-opératoire est bénéfique tant au niveau physique que psychologique pour ces patientes.
Quand une intervention mammaire est programmée, quelle qu’elle soit (tumorectomie, mastectomie avec prélèvement des ganglions de l’aisselle, curage axillaire isolé ou prélèvement de ganglion sentinelle), les professionnels de santé savent qu’elle peut provoquer un raidissement de l’épaule et limiter les gestes au niveau du bras. Afin de prévenir cette raideur et de permettre aux femmes de retrouver, le plus rapidement possible, le plein usage de leurs bras, les chirurgiens peuvent travailler main dans la main avec les masseur-kinésithérapeutes pour proposer une rééducation adaptée.
Quelles sont les dernières avancées en matière de reconstruction mammaire ?
La reconstruction mammaire est une technique chirurgicale qui consiste à recréer un sein aussi proche que possible du second. Il existe pour ce faire différents procédés chirurgicaux comme la reconstruction par prothèse interne, autologue par lambeau musculo-cutanéo-graisseux ou par lipofilling. À l’heure actuelle, les chirurgiens proposent des approches qui combinent les avantages de ces différentes techniques tout en limitant leurs inconvénients. Les chirurgiens préfèrent des approches mini-invasives tant au niveau du parcours de soins que de la chirurgie, ce qui implique une kinésithérapie en préparation et tout au long du parcours médical et chirurgical.
Comment les chirurgiens collaborent-ils avec les masseurs-kinésithérapeutes ?
Dans le cadre de cette prise en charge innovante, nombre de professionnels de santé sont aujourd’hui convaincus qu’aucune femme ne doit être opérée d’un cancer du sein sans qu’une kinésithérapie adaptée ne soit proposée, et ce, le plus rapidement possible.
La collaboration étroite entre les chirurgiens et les masseurs-kinésithérapeutes doit être systématique et précoce. C’est essentiel pour éviter que des femmes ne soient orientées que trop tardivement vers des masseurs-kinésithérapeutes formés et qu’elles ne souffrent alors d’un parcours moral et physique compliqué. C’est d’ailleurs d’autant plus important que la prise en charge mini-invasive prévoit une prise en charge en ambulatoire qui va en partie dédramatiser l’acte et permettre la mise en place d’une kinésithérapie le plus tôt possible qui associe une bonne information pré-opératoire gage d’un suivi post-opératoire anticipé et optimisé.
Quel serait le parcours optimal de la patiente ?
Il est démontré, notamment dans le cadre d’études menées par LPG®, qu’une collaboration étroite entre professionnels de santé est un gage de récupération ciblée et personnalisée. Créer des réseaux de soins et favoriser les liens entre chirurgiens et masseurs-kinésithérapeutes est un crédo pour LPG® qui s’engage pour démontrer les avantages des soins endermologie® dans la reconstruction mammaire après mastectomie et radiothérapie.
| La prise en charge pré et post-chirurgie mammaire est complexe tant psychologiquement que techniquement. Elle exige des masseurs-kinésithérapeutes une connaissance des techniques de chirurgie et des effets secondaires des traitements. Cette masse de connaissances leur permet de proposer une prise en charge individualisée. |
Durant l’hospitalisation, la rééducation peut être freinée par des problèmes post-opératoires immédiats (drains, douleurs physiques ou psychiques). L’objectif de la rééducation est alors de redonner de la mobilité à la région scapulaire afin de permettre aux patientes d’effectuer sans gêne les gestes quotidiens.
Après un bilan précis de chaque patiente et une prise en compte de son parcours de soins (chirurgie, chimiothérapie, radiothérapie, traitement hormonal), le masseur-kinésithérapeute formé, en lien avec le chirurgien, va établir un protocole de soins très spécifique.
L’idée est tout d’abord, en préparation de la reconstruction :
- de démarrer une activité physique adaptée,
- d’assouplir les tissus,
- de libérer les cicatrices des adhérences,
Et en cas d'utilisation de la technique de lipofilling :
- de favoriser la vascularisation de la zone receveuse,
- de préparer les zones de prélèvement.
Grâce à des livrets de liaison que la patiente peut conserver avec elle et apporter à chaque rendez-vous, les professionnels de santé sont parfaitement au fait de sa rééducation et peuvent ainsi échanger entre eux pour optimiser son cas précis. Plus tôt on commence la kinésithérapie, meilleurs sont résultats et plus courts sont les délais pour la reconstruction.
En post-opératoire, et toujours après validation du chirurgien, le masseur-kinésithérapeute a un rôle essentiel pour :
- diminuer les hématomes, améliorer l’aspect des cicatrices,
- réduire les douleurs,
- améliorer la mobilité articulaire et musculaire.
Il propose des protocoles spécifiques pour motiver les patientes, et les accompagner d’un point global et fonctionnel à chaque étape. Avec le massage manuel et les technologies LPG®, le masseur-kinésithérapeute a un rôle fondamental à la fois sur le plan physique et psychologique. Les masseurs-kinésithérapeutes sont une clé de voûte pour prolonger les bénéfices des chirurgies tout au long du parcours de femmes souffrant d’un cancer du sein.
L'apport de séances spécifiques et des soins endermologie® pour la reconstruction pré et post-chirurgies
Une étude menée à Nice par le Dr Kais Razzouk[1] a démontré l’intérêt des soins endermologie® dans la reconstruction mammaire après mastectomie et radiothérapie. Chez ces femmes qui ont eu une reconstruction mammaire avec lipofilling avec ou sans prothèse, les soins endermologie® ont été évalués et ont eu un impact bénéfique sur la qualité des tissus cutanés et sous-cutanés, ce qui a permis d’obtenir de meilleurs résultats chirurgicaux et cosmétiques.
En effet, chez les femmes non traitées par endermologie®, des signes de mauvaise trophicité cutanée (dilatation des vaisseaux, peau mince, rétraction capsulaire) ont été mesurés.
Les soins endermologie® pourraient donc avoir un impact sur la biologie du tissu irradié en favorisant une niche régénératrice appropriée à l’injection de graisse. Si les résultats sont confirmés dans une étude prospective, ces soins pourraient devenir un standard dans la préparation des patientes pour une reconstruction basée sur le lipofilling.
Le réseau des kinésithérapeutes du sein (RKS), formés au parcours complexe en sénologie, permet de trouver des masseurs-kinésithérapeutes formés qui peuvent accompagner au mieux les patientes à toutes les étapes de leur parcours. Le masseur-kinésithérapeute est essentiel à chaque étape, la rééducation est un soin de support, et les chirurgiens doivent pouvoir orienter leurs patientes vers des professionnels formés qui peuvent aider à soulager la fatigue physique, psychologique et les douleurs des patientes.
[1] Razzouk K et al. Skin trophicity Skin trophicity improvement by mechanotherapy for lipofilling-based breast reconstruction postradiation therapy. Breast J. 2020 Apr;26(4):725-728.
