Les neurones sensoriels vagaux innervent des régions de la tête et du cou et réagissent à l'étirement, à la pression et à la température. La stimulation tactile dans ces régions augmente donc l'activité du nerf vague de manière non invasive. Le nerf vague constitue la principale innervation du cœur au sein du système parasympathique. Une équipe de chercheurs suisses a cherché à savoir si des protocoles de massages dans ces régions spécifiques sont capables de provoquer un état de relaxation à la fois physiologique et psychologique. La santé et la maladie sont fortement liées aux états psychologiques et physiologiques de chacun.

 

iStock-514260236

 

Leur objectif principal était d'étudier si deux protocoles de massage standardisés induisaient une relaxation psychologique et physiologique. Soixante femmes en bonne santé ont été aléatoirement réparties en 3 groupes d’intervention :

  • Groupe VNM (Vagus Nerve Massage) : 10 minutes de massage appliqué au niveau de la tête et du cou avec une pression modérée. La stimulation consistait à effleurer et effectuer des torsions entre le trapèze et le muscle sternomastoïdien, en dessous duquel passe le brin principal du nerf vague, pour atteindre des régions plus profondes. Le VNM impliquait aussi un effleurage des muscles sous la base du crâne à partir de la colonne vertébrale à l'arrière des oreilles (19 personnes).
  • Groupe SSM (Soft Shoulder Massage) : 10 minutes de massage doux du cou et des épaules (22 personnes) 
  • Groupe témoin RCG(Resting Control Group) : 10 minutes de repos (19 personnes). Le RCG n'a reçu aucun contact physique.

Pour chaque intervention, les chercheurs ont étudié les changements dans les niveaux de stress et de relaxation avec des questionnaires subjectifs (relaxation psychologique) mais aussi la variabilité de la fréquence cardiaque VFC (relaxation physiologique). Cette dernière représente la fluctuation du rythme cardiaque au cours du temps entre deux battements consécutifs, et dépend essentiellement de la régulation extrinsèque de la fréquence cardiaque. La fréquence cardiaque est la résultante de deux composantes : une activité sympathique cardio-accélératrice d’une part, et une activité parasympathique cardio-décélératrice, d’autre part. Ces deux composantes sont antagonistes et fonctionnent simultanément. Alors que la fréquence cardiaque peut être stable, le temps entre deux battements cardiaques peut être très différent et sa valeur informative est plus importante. La VFC est une méthode pour évaluer l’état du cœur et du système neuro-végétatif, responsable de la régulation de l’activité cardiaque.

 

iStock-939236002

 

Les résultats montrent que les niveaux de stress ont diminué, tandis que les niveaux de relaxation et la VFC ont augmenté dans les 3 groupes. Les deux groupes de massage ont montré une plus grande augmentation de la VFC par rapport au groupe témoin au repos. Cette augmentation de la VFC était indépendante de la pression appliquée sur la peau, car les deux groupes ont montré une augmentation comparable pendant l'intervention. Enfin, un repos de 10 minutes a également conduit à une augmentation significative de la VFC, bien que moins prononcée par rapport aux interventions de massage. Dans l'ensemble, les deux protocoles de massage standardisés atteignent une augmentation moyenne de la VFC de 24,67 %, avec 90,24 % de participants ayant observé cette augmentation. En comparaison, l'augmentation moyenne de la VFC chez le groupe témoin au repos était de 13,24%, avec 84,21% de participants ayant observé cette augmentation.

 

                                   RELAXATION                               VARIABILITE DE LA FREQUENCE CARDIAQUE

relaxationvariabilité de la frequence cardiaque

 

Aucun des 2 massages n’a eu de conséquences négatives à court terme (malaise, nausées ou étourdissements). Les résultats indiquent que les 3 interventions (à la fois les massages et les 10 minutes de repos) étaient capables d’augmenter la relaxation tout en diminuant le stress. Cela met en évidence que de courtes périodes de relaxation ont un potentiel élevé pour atténuer les états de tension psychologique.

 

De plus, les protocoles de massage conduisent à une plus grande augmentation de la VFC par rapport au groupe témoin au repos. Cela souligne que les massages sont de puissants modulateurs des réponses psychophysiologiques. Ces effets pourraient être expliqués par la stimulation tactile des neurones sensoriels vagaux qui innervent des parties de la tête et du cou (activation parasympathique) que ce soit avec un massage léger ou un massage modéré. Une respiration plus profonde et plus lente des participants a pu aussi contribué aux effets observés. Par ailleurs, sous la peau, il existe plusieurs réseaux de neurones qui s'activent en fonction de la stimulation ressentie. Parmi eux, les fibres C tactiles sont plus lentes pour faire transiter l'information jusqu'au cerveau, mais pourraient bien procurer une sensation de détente et de bien-être. Ces fibres C tactiles transmettent des signaux aux zones du cerveau qui traitent les émotions positives. Enfin, il est certainement envisageable que l'interaction sociale positive et l'attention reçue de l'expérimentateur dans les deux groupes de massage ont contribué à l'effet relaxant.

 

A ce stade, on pourrait se demander quels pourraient être les effets des soins endermologie® sur la relaxation psychologique et physiologique et sur la stimulation du nerf vague ? Même s’il n’existe pas (encore) de preuves scientifiques, on peut imaginer des effets décuplés étant donné la multitude de réglages permettant une stimulation plus ou moins profonde ainsi que la possibilité d’une séquentialité plus ou moins rapide. Sans parler de l’effet cocooning et bienveillant de tous les praticiens LPG. Une piste de recherche à prendre en considération….

 

 

Source :

Meier M, Unternaehrer E, Dimitroff SJ, Benz ABE, Bentele UU, Schorpp SM, Wenzel M, Pruessner JC. Standardized massage interventions as protocols for the induction of psychophysiological relaxation in the laboratory: a block randomized, controlled trial. Sci Rep. 2020 Sep 8;10(1):14774. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32901072/

 

Nouveau call-to-action